J'APPRENDS - Le grand départ - Les étapes du deuil
- elleadebeauxrestes

- 23 févr. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juin 2024
Ma Lé_ange,
5 mois que mon père nous a quitté.
Même s'il avait 88 ans, qu'il était affaibli par de nombreuses petites pathologies, une floppée de médicaments courants, une ribambelle de légers handicaps, il semblait aller bien.
Il se débrouillait encore seul dans son petit appartement coquet, conduisait lunettes de soleil sur le front lorgnant sous les paréos, faisait ses courses aux bonnes heures, la chemise impeccable, en comparant minutieusement les prix, allait en habitué au restaurant avec son acolyte H. , cuisinait de succulents repas mijotés pour ses amis en vacances. Oui, il avait toute sa tête aussi comme nous nous plaisions à le dire. Il distribuait toujours comme de petits bonbons ses blagues parfois douteuses comme ses conseils toujours avisés. Il faisait exploser ses factures de téléphone et râlait sur les touches trop petites de son Iphone. Pour moi, il allait bien même s'il me disait souvent "Tu sais ma chérie, ton père vieillis". Je le constatais par une nouvelle forme d'aigreur dans ses propos, un épais pessimisme sur l'avancée du monde, une fatigue dans ses incompréhensions et une impatience prégnante dans de petits conflits de voisinage qui l'empoisonnaient malgré lui.
Il semblait aller pas trop mal.... Alors ce fut un peu brutal quand il nous a quitté en 3 jours à peine.
Ce deuil intervenant alors que je réémergeais de mon burnout, je négociais toujours et encore avec ma ménopause et avait pris la décision de quitter mon employeur (et ne le lui avait pas encore dit), je voulais rester vigilante pour ne pas me laisser entraîner dans le gouffre du manque de mon père, ce dernier pilier, cette dernière racine de mon passé.
Je me suis intéressée aux étapes du deuil comme des jalons à dépasser, à valider, un fil rouge pour me guider dans cette période remuante.
Etapes du deuil
Le choc : la première réaction face à la perte d'un être cher
Le déni : le refus de croire à la réalité de la mort
La colère : le sentiment d'injustice et de révolte
Le marchandage : la tentative de négocier avec le destin ou avec soi-même
La dépression : la tristesse profonde et le sentiment de vide
Je partage ici avec toi, ce petit texte de Christine Gonzalez, une brillante journaliste qui a réalisé des interviews posthumes de nos auteurs classiques et qui a intéressé les morts à l'actualité des vivants dans des émissions de radio..
Le chemin de guérison n'est pas toujours facile..
Il faut du courage pour s'affronter et sortir ce qui est enfoui en nous, et parfois ça fait même très mal..
Mais c'est le seul chemin pour s'en libérer, juste accepter et se donner du temps..
Arrive un jour, où tout s'éclaircit et devient léger, et un sentiment d'immense paix intérieure vient remplir ce qui nous a si longtemps torturé et déchiré..
Donner du temps au temps, le chemin de guérison demande du temps pour cicatriser, mais c'est le seul et unique chemin pour se reconstruire et soigner ses blessures..
Celui qui se fuit ne pourra jamais se guérir, la guérison demande courage et volonté et surtout authenticité envers soi-même..
Un coeur blessé se soigne, une âme en peine retrouve sa paix, ce n'est qu'une question de temps à celui qui ose se mettre face à lui-même.
Christine Gonzalez

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