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J'APPRENDS - L'enfance - Etapes du développement psychologique

  • Photo du rédacteur: elleadebeauxrestes
    elleadebeauxrestes
  • 21 févr. 2024
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 juin 2024

Ma Léamour,


Un évènement majeur dans notre vie, un trouble, une maladie ou même un besoin d'introspection au passage des dizaines nous poussent à retourner dans nos souvenirs pour trouver des réponses à nos interrogations. La psychothérapie nous demande d'ailleurs de visiter nos souvenirs, nous raconter pour faire remonter nos émotions qui nous donneraient des informations. Personnellement, je me demande encore et qu'est-ce que je fais avec ces informations ? La suite du travail consisterait à porter un nouveau regard sur l'information constatée pour que cela ne nous fasse plus souffrir et ne nous handicape plus au quotidien. Tout un programme pour la suite de ma vie....

Puis nous nous apercevons que certains échos à nos émotions générées par le souvenir et réactivées parfois dans notre quotidien voudraient nous emporter au-delà de nos propres souvenirs. Nous posons alors des questions à nos proches et nos parents en particulier sur cette période avant les souvenirs. Leurs réponses seront malheureusement très subjectives et il va alors falloir apprendre à filtrer ou faire le tri dans les informations données entre ce qui t'appartient ou ne t'appartient pas. Mais oublions pour l'instant cet aspect. Au-delà du souvenir, c'est donc ce que vit le bébé durant ses premiers mois et années de vie, c'est donc ce que toi ou moi nous avons vécu dans ce temps "hors souvenirs" et qui nous est d'ailleurs présenté comme une période majeure pour nous comprendre .


Nous nous intéresserons plus tard à notre vie intra-utérine qui serait elle aussi riche de possibles explications à certains de nos troubles et peut-être aussi de nos vies karmiques qui nous renseigneraient sur les problèmes non résolus dans une vie antérieure ou par des affaires inachevées dans le cadre de relations précédentes. Tout cela nous plomberait aussi et nos proches sont à ce stade dans l'impossibilité de nous aider concrètement. C'est un cheminement personnel.


Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nous bébé, avant que nous nous souvenons, à notre "petite" enfance et quelques fondamentaux :


  • Françoise Dolto est une des premières pédiatre et psychanalyste qui s'est intéressée à la « cause des enfants », nous toutes et tous, nous les bébés d'hier et ceux d'aujourd'hui. Elle a appris, entre autres, aux adultes à considérer l'enfant dès son arrivée sur notre jolie planète bleue comme une personne à part entière et à qui nous devons parler vrai. Même si l'enfant ne s'exprime pas par des mots, il a déjà un langage par les gestes, les pleurs et les regards pour se faire comprendre et il comprend ce même langage chez l'adulte. Si ce dernier utilise des mots mensongers, qu'il pense ou ne pense pas, le bébé sera capable de les percevoir dans leur vérité. Imagine toi notre responsabilité face à chaque bébé, qui que nous soyons pour lui. Patrick Bruel a écrit une magnifique chanson sur le sujet "Qui a le droit ?".


  • L'importance dans notre vie d'adulte de ce qu'a pu être ou ce qui s'est passé dans notre petite enfance a été largement étudiée. Le docteur Fitzhugh Dodson a notamment décrété que "Tout se joue avant six ans ». Je te rassure, le titre est un peu réducteur. Heureusement pour nous, notre existence est un processus en perpétuelle transformation. Ce qui est certain pourtant c'est que durant les cinq premières années de sa vie, chaque enfant passe par les mêmes stades de développement des acquisitions fondamentales ( marche, langage, propreté, socialisation, la conscience de soi, etc). Ce seraient les types de stimulations intellectuelles qu’un enfant recevra durant cette période qui seront les plus formatrices et détermineront le plus son intelligence adulte. Ce qui serait certain, c’est que les relations affectives nouées dans les premières années laissent une empreinte indélébile et essentielle qui influencera nos relations adultes.


  • Mais quelles sont les étapes majeures du développement psychologique de l’enfant de 0 à 4 ans.


À 6 semaines, le premier sourire intentionnel apparaît et prouve que l’enfant est en interaction avec l’autre.


À 8 mois, il ressent qu’il existe individuellement et qu’il n’est plus en fusion avec sa mère.


À 9 mois, les premiers cauchemars peuvent survenir, signes de l’évidence que lui et sa mère sont deux êtres bien distincts. Cette séparation symbolique lui indique qu’il est donc dépendant de ses parents et plus généralement des adultes. Ce manque d’autonomie et cette vulnérabilité l’atteignent au point de provoquer des cauchemars.


À partir de 18 mois : le début de la phase d'opposition qui va durer jusqu'à trois ou quatre ans. L'enfant entre dans une phase dite d’opposition systématique à tout ce que ses parents ou « substituts de parents » Une bonne partie des « non » qu’il va énoncer constitue des tentatives de se démarquer des souhaits et des désirs de ses parents. Cela reviendrait pour lui à dire à l’adulte qui l’a en charge : « Toi, c’est toi et moi, c’est moi », une manière comme une autre d’affirmer qu’il existe à part entière et se distingue bien mentalement de ses parents. Vers 2 ans : toujours le "non" et les premières peurs. Les premières difficultés d’endormissement apparaissent. L’enfant se met à avoir peur de s’endormir. Il a peur seul dans le noir, craint quelque chose mais sans même en avoir conscience, ne peut véritablement dire ce qu’il redoute car la raison de ses peurs est floue. Il refuse alors de se séparer de ses parents. Certains, connaissent des phases de cauchemars, ces troubles du sommeil correspondant précisément au fait que le caractère de l’enfant s’affirme de jour en jour. Il devient capricieux, exigeant et veut tout régenter. Or, autant il se prétend omnipotent dans la journée (et dit non à tout), autant, la nuit venue, il se ravise et se sent faible et fragile. Le souvenir des énervements et des crises qu’il a su générer auprès de ses parents l’envahit et inconsciemment, il se culpabilise et fait des cauchemars. Au matin, le cauchemar l’ayant « acquitté » de son fort caractère de la veille, il repart de plus belle et recommence à dire « non ! ».


Entre 2 et 4 ans : l'individuation , un travail mental de tout premier ordre par l'enfant, soit la constitution de lui-même en tant qu’individu à part entière : un être indivisible, un et uni. Pour cela, il va appréhender tout l’univers qui le constitue : ses parents, sa maison, son doudou, ses frères et sœurs, son assistante maternelle, sa référente à la crèche, son institutrice de maternelle, ses copains, ses jouets, les joies et les peines qui l’animent, la jalousie les peurs etc., pour en faire quelque chose de cohérent, contenu en lui. L’image la plus réaliste pour représenter ce travail de constitution en un tout unifié est celle du puzzle. Rassembler les parties en un ensemble cohérent dans un cadre défini. Ce « travail » mental est essentiel pour la suite de l’organisation de la personnalité de cet enfant. En effet, c’est lorsque l’enfant ne parvient pas bien à réaliser ce « puzzle symbolique » qu’il y a un risque de morcellement de l’individu.


Trois exemples simples et caractéristiques de cet âge nous rappellent l’importance de cette superbe réalisation mentale.


• L’exemple du biscuit cassé : si, entre deux ans et quatre ans, on propose à un enfant un biscuit cassé en deux, il le refusera car il n’est pas entier ; cela lui rappelle la sensation de morcellement contre laquelle il lutte pour faire de sa personne un tout unifié.


• Beaucoup d’enfants, et principalement les filles, aiment faire des découpages et des collages de pièces de papier et carton de toutes formes. Ces patchworks sont la représentation du travail psychique interne qui les anime. « Couper/coller », n’est-ce pas justement, ce qui le caractérise ? C’est-à-dire rassembler des pièces éparses en un tout ?


• L’enfant n’est pas prêteur durant cette phase d’individuation. Prêter un de ses objets (doudou, jouet, etc.) reviendrait pour lui à s’amputer d’une partie de son capital. Or, ôter une pièce de son puzzle intérieur le fragiliserait, voire le détruirait. À cet âge, il est naturellement égocentrique, c’est-à-dire centré sur son ego.


A 4 ans : il devient un être social

D'autres difficultés d’endormissement apparaissent, plus élaborées que celles traversées à deux ans. En effet, son intelligence progresse et il parvient, cette fois, à mieux percevoir l’objet de ses peurs au moment de s’endormir. Il imagine des êtres humanoïdes ou des animaux venant lui rendre visite. Selon les enfants, ce peut être un fantôme, un monstre, un ogre, une sorcière ou plutôt le loup, un crocodile, etc. Là encore, les prétentions de toute-puissance auxquelles l’enfant aspire tant dans la journée, sont anéanties lorsque tombe la nuit et qu’il doit se séparer durant huit heures ou plus de ses parents protecteurs. Seul, dans le noir, allongé dans une position qui le fragilise et le rend vulnérable, il prend bien soin de revenir à la réalité : il n’est qu’un enfant, petit et sans force face à son assaillant (inventé de toutes pièces, par ses propres soins).

À cet âge-là, l’enfant apprend à dessiner. Il sait déjà tracer une boucle fermée sur laquelle il appose deux grosses taches pour les yeux et un trait maladroit pour la bouche. Ainsi, la première ébauche d’un visage humain apparaît sous ses doigts. Au fur et à mesure de son engouement pour le dessin, il va peu à peu représenter graphiquement des formes de plus en plus évoluées pour réaliser, en définitive, un bonhomme complet. L’enfant se représente le corps humain, son corps, celui de l’autre, et donc lui-même en société. C’est aussi par le dessin que cet enfant devient un être social.


Un livre à lire : « Mieux comprendre votre enfant » de Harry Ifergan (Marabout Family)

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