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J'APPRENDS - Se soigner - Anxiété, vers la guérison

  • Photo du rédacteur: elleadebeauxrestes
    elleadebeauxrestes
  • 29 janv. 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 juin 2024

Ma Léa_nxieuse, ,


Je pense que l'anxiété m'a accompagnée toute ma vie, parfois bien tapie derrière mes troubles alimentaires, parfois au grand jour en suant à grosses gouttes lors d'une présentation en public, prenant des airs timides quand je me sentais vertige devant l'inconnu, parfois invisible en tétanisant mon corps et glaçant mes mains dans un sourire, parfois au petit matin en embrumant mon esprit inquiet et reportant tous mes rendez-vous.


J'ai envie de croire que le burnout aura pu faire table rase et qu'aujourd'hui, je me reconstruis faisant germer les plus beaux projets des cendres devenues nourricières et mettant au rebus les déchets carbonisés encore chauds comme cette foutue anxiété. A moi, de ne pas retomber dans mes travers, mes traumas et fausses croyances pour la requinquer..


Ayant appris, depuis toute petite, à flirter avec elle, à la bâillonner, à l'amadouer pour mieux l'estropier, à l'esquiver comme toutes ces situations dans lesquelles elle aimait prendre ses aises, je croyais que je devais apprendre à vivre avec. J'étais condamnée à la traîner au quotidien rendant chaque activité courante tantôt comme une grimpée de l'Everest en apnée, tantôt comme un sprint hors d'haleine me mettant un goût de sang dans la bouche.


Ces derniers mois, en me relevant, en m'autorisant à me reposer, l'anxiété s'est endormie près de moi. Je l'entends ronfler par moment ou soupirer de malaise dans mes exercices de respiration. Chut, ne faisons pas trop de bruit. Je connais trop bien ma locataire, qui sait se faire si envoûtante dans mes envies de procrastination casanière mais qui sait si généreusement sortir paillettes et champagne au prochain moment de stress.


Il y a quelques années, j'ai lu le livre "Voyage au bout de l'angoisse" de Pascale Leroy, sorti en 1997. J'avais 30 ans et connu mes premières crises d'angoisse invalidantes dans le sillon de la maladie de mon père. En lisant cet ouvrage, j'espérais comprendre ce que je vivais et que j'imaginais être la seule à vivre. J'ai pu comprendre que je n'étais pas seule. Nous étions au moins deux. Une jeune femme avait sorti sa plume pour témoigner. J'étais rassurée, par rapport à mon entourage également, et j'avais tellement besoin que ce livre m'apporte des solutions. Je ne me doutais pas que ce témoignage allait me révéler à mon impuissance comme à ma toute puissance ; je me suis sentie si triste, aspirée dans les questionnements existentiels sans fin, si coupable, vulnérable, incapable et perdue.


Pascale Leroy avait vingt-neuf, tout pour être heureuse, sans problème apparent quand l'angoisse a fondu sur elle (pour moi, c'était au restaurant avec un ami, gros vertige, tangage, gorge serrée, sueurs froides, la peur m'a giflée en pleine face, c'était la première fois que je la voyais vraiment, elle m'avait chatouillée avec insistance à l'annonce de la maladie de mon père, puis retournée sèchement au bord de l'évanouissement lors de la transmission en ma présence d'un programme de chimio, je l'avais déjà boxée de toute mon énergie de nouvelle cadre fraîchement nommée ignorant la renforcer, hôte indésirable s'installant sur mon épaule de toute son obésité monstrueuse). Pascale Leroy qualifiait son angoisse comme une peur énorme, difforme, sans raison ni fondement, la peur de tout, partout, tout le temps. Ce qui était le plus pénible, c'était que personne, dans son entourage, ne pouvait comprendre, pas même les médecins (ah l'espoir du fameux diagnostic, une bouée jusqu'à l'hypothétique rive). Elle a couru du neurologue au psychiatre, de l'homéopathe à l'acupuncteur (une quête à l'aveugle et sans fin d'un apaisement même fugace, du régime à imposer au monstre qui squattait sur mon épaule). Cela a été long, douloureux, cocasse, Au fil des mois, des consultations, des rencontres, elle a fini par démêler des douleurs inavouées, d'atteindre le coeur de l'angoisse.


La première mauvaise nouvelle pour moi a été que nous avons chacun des douleurs inavouées et que les siennes n'étaient pas les miennes. La seconde, c'est que c'est en racontant son histoire, ses désarrois, ses espoirs, ses pleurs et ses rires qu'elle a fait le travail salvateur. Elle ne pouvait donner de recette mais elle encourageait tous les angoissés comme moi à se lancer dans l'aventure qui va de l'enfermement sur soi à l'ouverture au monde... C'était il y a 26 ans, je me suis demandée ce qu'elle était devenue aujourd'hui. Je t'en parlerai dans un autre post.


J'entamais donc, avec cette lecture "l'aventure" vers mon mieux être que je partage sous forme de posts sur mon passé et mon présent dans ce blog.


Ce qui change fondamentalement pour moi aujourd'hui c'est que le burnout m'a donné un nouveau point de départ.


Avec les années, des études scientifiques ont été menées sur l'anxiété nous donnant des explications sur la "chimie" de l'angoisse et des clés de guérison pratiques et concrètes. Cela m'a permis de comprendre que dans ce périple au long cours, un bon cheval s'avérait essentiel. Cette monture, c'est un système nerveux qui ne végète pas ou ne s'emballe pas, un allié qui ne devienne pas une charge ou une entrave supplémentaire. Ce compagnon de route je ne l'avais pas identifié et dans l'ignorance, je n'ai pas su le maintenir en forme, l'éduquer, muscler, le chérir et lui offrir des temps de récupération. Au contraire, je l'ai ramolli à la lumière bleue des écrans, anesthésié pensant me vider la tête en jouant à des jeux addictifs sur mon portable, affaibli en me cachant sous ma couette, alimenté de promesses de lendemains meilleurs, d'égocentrisme, de perfectionnisme et nuits sans sommeil.


Forte d'avoir pu reconnaître cet ancien fantôme et nouvel ami, j'affirme dans la foulée que l'anxiété peut être vaincue et définitivement.


C'est bien entendu, une nouvelle "bataille" mais que je veux croire ultime car plus ordonnée et avec des objectifs clairs. Il s'agit avec régularité et persévérance de faire des exercices de respiration, de méditation et de prendre soin de son corps pour que ton système nerveux se fortifie et te fasse galoper dans l'instant présent. Rien n'est facile mais cela te permettra de mieux négocier les immanquables obstacles de la vie et de donner à l'aventure de plus belles couleurs, de donner du sens à ton travail d'introspection.


Si la peur est une émotion nécessaire et vitale, il est possible de se débarrasser de l'anxiété nourrie par un égo trop fort et un système trop faible, Finis les amalgames et les croyances qui entravent le parcours de tout angoissé. J'ai envie de me donner les moyens d'accéder à une vie personnelle et professionnelle épanouissante sans elle. J'ai hâte de donner le coup final au monstre qui se donne des airs inoffensifs dans la pièce d'à côté. Tu trouveras ce que j'expérimente dans mes prochains posts : J'APPRENDS - Anxiété - Je me guéris.


C'est bon de passer à l'action avec la vision de nous voir toi et moi, ma Léa-nxieuse danser, libérées, dans l'instant présent et heureuses de nous donner le meilleur de nous-même.

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