Humeur - L'IA, voyage vers l'inconnu
- elleadebeauxrestes
- 22 févr.
- 3 min de lecture
Ma Léa,
En ce début d'année 2025, l'humain sait. Il se sait aux prémices d'une nouvelle ère et il est surpris par l'accélération de l'évolution de l'IA. Il sait qu'il doit se préparer à autre chose que ce qu'il connait et que rien ne sera jamais plus pareil, linéaire, prévisible, projetable.
Il sait que les optimistes se confortent en disant que l'humain a toujours su retomber sur ses pattes et que les pessimistes sont certains que l'humain est l'artisan de sa finitude au travers de l'IA.
Il sait que même présentée comme un outil ou une innovation technologique, il est dépassé par l'IA et pas certain qu'elle ne fasse "que" résoudre des problèmes, améliorer son efficacité, stimuler le progrès ou apporter de la valeur comme tout autre avancée.
Quand certains s'en inquiètent, des "défenseurs" plus ou moins avisés de l'IA noient les esprits avec tous les avantages qu'elle apporte :
elle améliore notre qualité de vie (santé, communication, transports, énergie, éducation, etc.),
elle est moteur de la croissance économique et de la compétitivité (nouvelles industries, création d'emplois, stimulation concurrentielle, investissements), elle augmente l'efficacité et la productivité (automatisation, rationalisation, optimisation),
elle relève de nouveaux défis sociétaux (pauvreté, climat, environnement, alimentation, eau, agriculture, durabilité, énergie, etc.),
elle fait progresser les sciences et les technologies en repoussant les limites du possible (découvertes, infiniment petit (nanotechnologie), infiniment grand (espace) et
donne encore plus de pouvoir aux individus et améliore l'expérience des utilisateurs. Qui oserait se plaindre aujourd'hui du développement de l'internet (world wide web), des technologies mobiles et smartphones, de l'informatique en nuage (cloud computing) et justement des premières avancées incroyables de l'IA (algorithmes d'apprentissage automatique (reconnaissance d'image, traitement du langage, analyse des données), robotique, assistants virtuels, impression 3D, énergies renouvelables, biotechnologie et génie génétique, objets connectés, etc. ) ?
Pourtant plus les jours passent, plus L'IA progresse et plus l'étendue de ses ombres se révèle. Questions :
Simple outil de progrès, avancée technologique dangereuse voire assassine, amie ou ennemie ?
Comment l'appréhender : se méfier, la fuir, l'accueillir à bras ouverts, l'ignorer, l'observer de loin, se préparer mais à quoi ? Mise en garde donnée : l'humain a intérêt à se former à la connaître pour mieux s'en défendre le cas échéant.
Est-elle la nouvelle arme d'une guerre invisible déjà engagée sans qu'il s'en rende compte ?
A la glorifiant, en lui offrant sur un plateau tout ce que l'humain est, connaît, ses interrogations, ses craintes, ses croyances, est-ce qu'il ne lui offre pas son inconscient (qui lui échappe encore) et qu'elle pourra un jour décrypter ? Qui utilise qui ?
Réalise-t-il à quel point l'IA est habile pour le faire oublier qu'elle n'est pas humaine, aimable, sympathique en quelques clics ? Et qu'il fait si humainement confiance à un ensemble de théories et de techniques visant à réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine ?
Est-il conscient que l'IA est capable de créer des agents pathogènes mortels pour lui et alors qu'elle reste accessible à tout un chacun avec de bonnes ou de mauvaises intentions ?
Pourquoi est-ce que l'humain la laisse l'imiter et le copier dans son raisonnement, la laisse le déshumaniser, l'aveugler, le tromper, l'extasier, affadir et ternir sa réalité, affaiblir sa réflexion et son discernement, le rendre captif, se vautrer dans ses faiblesses et ses travers, lui voler ses inspirations, ses moteurs, son individualité ? Qu'est-ce qu'il fera quand elle raisonnera toute seule, usera de l'humour et de la dérision, rêvera à sa place encore mieux que lui et contre lui ? Est-ce qu'il s'en rendra même compte ?
Dans le monde professionnel, comment compte-t-il rivaliser avec des robots qui ne dorment pas, ne sont pas malades, n'ont pas d'émotion, n'ont pas de besoins, sont à la pointe des compétences requises ? Est-ce que l'IA sauvera l'humain du burnout ? L'IA le rend périssable dès sa naissance.
N'est-il pas déjà trop tard pour nous coordonner, nous mettre d'accord sur une stratégie commune, pour légiférer, pour nous sécuriser, nous protéger ou même la ralentir ?
Est-ce que l'humain sera capable d'intégrer tous les changements augurés alors qu'il ne les désire pas, qu'il comprend déjà que l'IA ne le rendra pas heureux, au contraire.
Qui sait ? La résilience sera une alliée la plus précieuse que la connaissance..
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