HUMEUR - Bien s'organiser, il va falloir s'y mettre
- elleadebeauxrestes
- 26 mars 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 août 2024
Ma LEA_pprentie,
(oui, je m'adresse toujours à toi ma petite-fille imaginaire, mon enfant intérieur, la petite fille dans toute son universalité que je souhaiterais préparer au mieux à vivre pleinement sa vie)
Aujourd'hui, je souhaite mettre en exergue dans ce post quelques constats basiques sur la reprise en main de son quotidien après un burnout ou après tout évènement qui t'amène à ne plus exercer une activité professionnelle comme la retraite par exemple.
Après le burn out, lorsque je me suis retrouvée un peu mieux - c'est à dire avec le sentiment de reprendre petit à petit le contrôle de mon corps, de mes énergies et de mes émotions - j'ai pu apprécier le sentiment plein de vertu d'avoir du temps.
Me lever le matin à une heure choisie, pouvoir décider ce que je voulais faire ou ne pas faire, se délecter du fait d'avoir la possibilité de le faire sans en être obligée, sans culpabilité de ne pas faire quelque chose à la place d'une autre chose.
J'étais un peu euphorique face à tous les possibles. Heureuse aussi que ces possibles soient si nombreux et si attirants car cela signifiait aussi que l'envie renaissait. Tous ces livres dans la bibliothèque que je pourrais enfin lire, ce roman que je pourrais écrire, ces recettes de cuisine que je pourrais expérimenter, ces créations que je pourrais réaliser, ces cours de yoga que je pourrais suivre, cette marche rapide que je pourrais mettre en place chaque jour après le repas, ces 15 min. pour le ventre plat de mon prochain body summer, ces masterclass de Boris Cyrulnik ou Christophe André dont je pourrai me délecter en dehors des vacances.... Quel programme alléchant ! En y repensant, je flottais intentionnellement dans un peu d'euphorie faussement naïve en me persuadant que je l'avais tellement mérité. Parfois tout de même des craintes, la crainte que cela n'allait pas durer ou la crainte que cette excitation cachait peut-être un trouble de l'hyperactivité ou de l'hypersensibilité qui pourrait me faire retomber dans le trou du burnout. Je n'allais pas me débarrasser si facilement de mon anxiété et ce temps si prometteur, j'en aurais aussi besoin pour la soigner encore par la respiration, le mouvement, la méditation, etc.
Je me suis rapidement fait la réflexion que l'obligation d'aller travailler (se lever à une heure fixe, se préparer, anticiper sa journée et donc celle de sa famille, exécuter un cahier des charges et des tâches précises durant 8h au minimum, etc.) m'obligeait à organiser automatiquement le restant de ma journée et la semaine dans un certain ordre de priorité (tâches ménagères, préparation des repas, courses, rendez-vous, sport). Si j'ajoute à cette organisation professionnelle et familiale, une vie de couple, parentale, amicale, publique ou communautaire plus ou moins importante et cette fameuse charge mentale plutôt féminine, nous nous retrouvons toutes et tous en pilotage automatique, la tête dans le guidon, et paradoxalement libérés d'un quelconque problème d'organisation de son temps. Notre quête est alors de parvenir à voler des minutes sur le planning chronométré pour prendre soin de soi.
Lorsque j'ai sorti le pied de l'engrenage de mon activité professionnelle, j'ai été libérée de plusieurs tâches avec un sentiment de liberté immense et en puissance de mille choses ! J'avais occulté le fait que c'est le planning tout entier de mon quotidien qui était à revisiter tout en relançant une nouvelle activité professionnelle. Toute ma vie était maintenant à R E O R G A N I S E R !
La paix du corps, de l'esprit et des émotions a été de très, trop courte durée. Je dirais même qu'elle n'a été qu'épisodique sur un laps de temps infime. La réalité frappait à ma porte.
Se posent maintenant des questions importantes comment faire pour bien faire ou comment vais-je organiser ma nouvelle vie pour qu'elle devienne plus épanouissante; comment vais-je y accéder sans courir après le temps qui reste de 24h. par jour, sans me frustrer, en pensant à moi, à ma santé et mon bien-être; comment vais-je prioriser mes activités - et quelles activités - sans perdre de vue que chaque volet de ma vie interagit avec un ou plusieurs autres volets de ma vie et celles de ma famille ? qu'un autre burnout n'est pas une option et que j'ai donc des fragilités à prendre en considération; sans perdre de vue que c'est possible et que j'en suis capable. Le fait même de prendre conscience que s'organiser est nécessaire et d'avoir l'élan de réfléchir à comment s'organiser bien consciemment sont des pas dans la bonne direction.
Je ne te cache pas que "j'me voyais déjà en haut de l'affiche" pour reprendre une chanson de Charles Aznavour tout simplement par ce que j'avais du temps, que je n'ai pas forcément envie de faire des efforts et de penser aujourd'hui en termes d'organisation.
J'ai d'autant du mal avec ce mot qu'il a guidé toute ma vie professionnelle, c'était mon point fort L'ORGANISATION, une assistante, une cadre tellement bien organisée, proactive, tellement efficace. Mais à force d'organisation, de réorganisation, de planification, de replanification cohérentes ou bien menées, mon environnement s'est appauvri en compétences, en expériences, en regards avisés et consécutivement en reconnaissance sur le travail accompli et plus précisément sur mon travail. Ce n'est pas le travail acharné qui m'a épuisée, c'est le manque de sens à lui donner, c'est le manque de reconnaissance et d'humanité dans un système de management assez méprisant dont je ne partageais plus les valeurs. C'était d'autant plus difficile, qu'en proie à l'insomnie et autres symptômes de la ménopause, j'étais de plus en plus épuisée physiquement et moralement. A quoi bon ? Je suis tombée. Je ne suis pas la première et encore moins la dernière.
L'organisation revient au devant de la scène pour moi. Ma force de travail et ma santé sont de plus en plus souvent au rendez-vous. Mes qualités sont restées les mêmes soulignées par un bilan de compétences.
A moi de jouer et savoir être reconnaissante dans le cadre de mes valeurs.
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