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MENOPAUSE - Les symtômes sont arrivés et se sont installés

  • Photo du rédacteur: elleadebeauxrestes
    elleadebeauxrestes
  • 12 mars 2024
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 août 2024

Ma LEA,


Les différents symptômes de la ménopause se sont immiscés sournoisement et lentement dans ma vie entre mes 53 et 55 ans..


Je suis alors assistante de direction dans un climat de règlement de compte #metoo à la sauce #covidtumegaves avec en toile de fond une direction qui a viré la personne pour laquelle je travaillais, le télétravail imposé puis reproché, la perspective d'un déménagement de mon département qui ne me concernera peut-être pas, des collègues sur le départ remplacées une à une par de jeunes assistantes que je n'intéressais pas.


Par dessus, au début, un manque d'entrain à aller au bureau, une tristesse, un vague à l'âme, des impatiences, des questionnements plus existentiels, un peu plus de transpiration sous les aisselles et moins de plaisir à échanger ou voir du monde. Des règles parfois abondantes bien que toujours régulières.


Puis de l'anxiété qui se met à peser et qui crispe, le sentiment parfois d'être acculée, des réveils nocturnes fréquents et prolongés dans l'inquiétude du lendemain, des sueurs, le manque d'envie de tout et de rien, la nervosité, des coups de chaud, les tensions dans les seins, le sentiment d'être gonflée, étriquée dans son corsage..


Puis des bouffées de chaleur, de plus en plus gênantes voire invalidantes, qui couvent plus ou moins longtemps dans les cervicales, qui les serrent, telle une main d'acier dans une sensation de vertige pour enfin se libérer en gouttelettes poisseuses du bas des reins jusqu'aux joues et sur le nez., la nuit d'abord, le jour, le soir et n'importe quand.


Puis des palpitations qui m'ont fait acquérir une montre connectée qui m'obnubilait à chaque prise de mesure de mon rythme cardiaque. Pourquoi ces irrégularités ?


Puis mes pantalons taille haute qui commencent à me serrer alors que je me prive de tous les plaisirs gras ou sucrés, Adieu les petits écarts du week-end ou des soirées entre amis, le verre de vin occasionnel, le fondant au chocolat avec sa boule de glace vanille. Punition. Les chiffres de ma balance se mettent à flirter tout de même avec le 60 se détachant sérieusement du sacro-saint 55 kg fièrement conservé après les enfants..


Mon hémorroïde bien caché qui s'était endormi à la fin de ma dernière grossesse gonfle parfois, devient un peu douloureux et a même saigné.


Il y a aussi cette envie intempestive de faire pipi dans la nuit si je bois un verre d'eau avant de me coucher ou quand je tourne la clé dans la porte en rentrant chez moi et que je dois encore enlever mes bottes et mon manteau que je jette parterre en espérant qu'il n'y a personne au toilette. Zut, cette fois-ci, je vais devoir sortir, discrètement et honteusement de la salle de bain, culotte mouillée enroulée sous le bras pour aller mettre urgemment une machine en route et enfiler un jogging. Honte.


Je lutte, je ne me laisse pas abattre. Girl power. Contre cette tension d'abord dans les cervicales que j'essaie de combattre en faisant des exercices, en achetant un coussin ergonomique, en expérimentant la respiration au carré, le yoga somatique ou en fréquentant assidûment mon ostéopathe surbooké qui compatit mais me retrouve chaque semaine crispée et suante. Gêne.


Contre la constipation qui m'embrume un peu plus le moral et me culpabilise : pas assez de fibres, pas assez de mouvement, trop de sucre, le gluten est ton ennemi, essaie les flocons d'avoine, les graines de chia, de lin, de courge, mets une croix aussi sur ton petit bout de gruyère d'alpage si tu ne veux pas non plus voir grimper ton cholestérol. Frustration.


Le frôlement suggestif des mains de mon mari sur mes hanches me dérange, je trouve des parades pour me coucher plus tard, je réponds en "m'occupant de lui" dans un profond sentiment de frustration et quand je me force pour ne pas le frustrer, il me sent bien évidemment sur la retenue avec mon lubrifiant pour ne pas me retrouver avec des microfissures vaginales. Galère.


Puis s'invitent parfois des maux de tête, des petits fourmillements bizarres, des sensations étranges autour de la bouche, des démangeaisons sur les tibias, des douleurs comme des courbatures sans avoir forcer sur mes 6'000 pas quotidiens minimum. Abattement.


Je sens bien que je perds le contrôle de mon corps, de mes émotions, de mon énergie. Je ne suis pas capable d'entendre les mots "nouveau printemps", "libération", "seconde vie", "tout est dans la tête", " Même mon petit chemisier rouge bonne mine, avec lequel je reçois toujours des compliments, ne me flatte plus. Je me trouve moche, flasque, gonflée, le cheveu crépu, les traits tristement tirés, la cuisse façon flamby, tout tombe, aspiré par le bas, irrémédiablement, dans un trou, dans le manque d'hormones, de moi, de tout ce qui rend la vie une peu jolie.


Pourtant, elle continue, la vie, elle ne se montre pas moins exigeante et intransigeante, au contraire, je me dois d'être plus performante que jamais, au boulot surtout. Mon entourage attend de l'empathie et de la compréhension de la femme mûre et expérimentée que je représente. Je dois me réjouir des succès de mes enfants même s'ils m'éloignent de plus en plus d'eux, s'ils m'isolent encore un peu plus dans ma ménopause.


Combien de temps cela va durer cette descente ? Personne ne le sait et il y a cette femme de 80 ans qui se plaint de s'en être plus jamais sortie mais aussi cette autre spécimen pathétique, la bouche pulpeuse façon cougar, qui se bourre de compléments alimentaires promettant le nirvana. Qu'est-ce que je n'ai pas compris ?


Je me mets des priorités. Assurer au boulot mais j'ai tout tout même si j'ai envie d'envoyer tout balader, je fais une overdose de procès-verbaux, je trouve mes supérieurs médiocres, les soucis de crèches de ma collègue comme la destination de ses prochaines vacances m'ennuient, les ragots des glandeurs et les manières des princesses autour de la machine à café te font soupirer. Cette semaine, il a fallu pour la 3ème fois appeler le plombier pour déboucher le lavabo des toilettes. Mais qui donc va fourrer sa (bip) ou plutôt ses préservatifs usagers dans cet endroit ? Qui a bien pu prendre son pied en 5 min. chrono entre le WC et la poubelle, le nez appuyé sur l'affichette qui dit "pensez à laisser cet endroit aussi propre que vous l'avez trouvé". Je ne comprends plus les gens.

L'arrivée de ma ménopause a heureusement coïncidé avec la possibilité d'aménager des jours en home office. Il est nettement plus confortable d'éponger sa bouffée de chaleur derrière l'écran d'une séance à distance, d'ouvrir la fenêtre de sa chambre plutôt que la baie vitrée d'un open space climatisé, de bailler sa nuit sans sommeil et calmer ses maux de tête, réguler ses palpitations ou oxygéner son stress chronique dans le silence de son chez-soi. Cela m'a permis de garder un peu plus longtemps le contrôle, de sauver les apparences même si les séances obligatoires en présentiel devenaient de véritables moments de torture où je n'étais plus vraiment attentive, productive, présente enfermée dans mon malaise et mon mal-être.


Après quelques mois sans sommeil, mon corps en transition a dit stop : "Madame, vous souffrez d'hypertension, nous allons vous prescrire une MAPA soit une Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle sur 24h et nous aviserons. En attendant, vous devez vous reposer.


Ca y est, je vois le fond du trou qui m'aspire, je suis pas à la hauteur, je m'écoute trop, je suis trop faible et trop forte, je me déçois énormément, je déçois obligatoirement les personnes qui m'ont fait confiance dans le cadre professionnel. J'ai un peu honte aussi, j'imagine que je vais rapidement me remettre sur pieds, je pense que mes collègues seront incapable de me remplacer mais je me dis aussi que mes supérieurs vont pouvoir se rendre compte, enfin, du travail que j'abattais sans répit et malgré les difficultés de ses derniers mois. Je suis frustrée, en colère.


En urgence, je dois justifier mon absence. Je veux trouver du sens à cette ménopause qui m'handicape, m'éjecte de ma vie professionnelle. Je veux assumer. J'écris à une liste de distribution assez large :


"Peut-être ai-je eu l’occasion d’en parler plus directement avec certain.e.s d’entre vous : depuis quelques mois, mon quotidien s’est complexifié en raison de symptômes de la ménopause.

Le sujet reste tabou, invisible. Je ne vais pas m’étaler sur le thème ni même sur les raisons qui font qu’il est encore malséant pour certain.e.s de l’évoquer. Toujours est-il que, si en étant transparente sur la situation que je traverse personnellement aujourd’hui, je peux faire évoluer les choses, et peut-être aussi calmer le stress et la culpabilité qu’elle génère chez moi ou d’autres femmes, je choisis de ne pas m’en cacher. 

Je le redoutais mais ma médecin m’a mise en arrêt pour 2 semaines.

Si diverses thérapies médicales, naturelles ou holistiques mais aussi le yoga et la méditation tout comme le télétravail m’ont permis de remplir mes obligations professionnelles, je suis rattrapée par les insomnies, douleurs cervicales, tensions nerveuses et anxiété. Il s’agit maintenant pour moi de tenter de me reposer, d’intégrer les changements hormonaux ou autres en lâchant prise complètement et en prenant soin de moi. Ce n’est rien de très extraordinaire mais mon corps m’ordonne de le faire en diminuant les pressions externes. Mon esprit aurait souhaité faire différemment, il doit accepter aussi. " 


En réponse à ce message, j'ai reçu des mots d'encouragement, de soutien. Etonnamment pas par qui je l'aurais pensé. Etonnamment, il y a eu du silence aussi. Pas de sexisme, plutôt de l'âgisme ou de l'indifférence.

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