HUMEUR - Ma psychothérapie - 3 - Le clash, passage obligé ?
- elleadebeauxrestes
- 19 févr. 2024
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 août 2024
Partie 3 - La psychologue me refuse pour la xème fois une réponse
Pitch de ma séance de mercredi
Le contexte : une psychologue et sa patiente depuis plus d'un an et demi
La patiente demande une xème fois de faire le point sur sa thérapie
La psychologue refuse pour la xème fois une réponse.Points abordés :
la patiente procrastine à nouveau pour ne pas sauter l'obstacle
par sa demande, la patiente démontre son insécurité
la patiente vit mal le refus en raison de son passé
la patiente se sent seule alors qu'elle ne l'est pas
La séance tourne
La psychologue conclut en disant à la patiente qu'elle ne va pas bien et qu'elle doit voir un psychiatre.
La psychologue refuse pour la xème fois une réponse.
La patiente se retrouve une nouvelle fois face à un refus de sa thérapeute. Une discussion s'engage où la patiente fait part ouvertement, - trop ouvertement peut-être - de ses désaccords.
la patiente procrastine à nouveau pour ne pas sauter l'obstacle
De l'avis de la psychologue, la patiente la questionne pour gagner du temps, pour s'immobiliser, pour ne plus explorer et investiguer par le récit la paroi qu'elle trouverai dangereuse, pas assez engageante, pour ne pas affronter un pan de terrain émotionnellement trop glissant pour elle ou éviter des révélations pas audibles.
La patiente n'accepte pas ce point de vue et explique pourquoi à la psychologue. La patiente pense avoir prouvé par son parcours qu'elle est courageuse et battante. Elle a envie d'aller au bout de son analyse, de son ascension et atteindre son objectif. Sa demande est honnête et légitime.
Ce mercredi, ce n'est pas la première que la patiente se retrouve face à un refus.
Les premières fois, alors que la patiente était très angoissée, la patiente a pensé que cela faisait partie de la thérapie, que c'était un refus intentionnel visant une frustration nécessaire pour elle. La patiente a alors écrit à sa psychologue plusieurs mails espérant avoir un point de vue sur sa thérapie et lever le voile sur ce refus de lui répondre. Ses messages n'ont mérité qu'un accusé de réception froid et promettant une discussion à la prochaine séance, discussion jamais initiée par la psychologue. La patiente a préféré laisser passer ces épisodes et reprenait le chemin de la thérapie dans les règles imposéesA ce stade, elle pense qu'une réponse de sa psychologue est nécessaire et constructive.
Par sa demande, la patiente montre son insécurité, peut-être une forme de détresse
Par sa demande, la patiente démontre qu'elle est en insécurité, peut-être perdue ou dans l'incapacité de trouver seule les ressources nécessaires pour poursuivre la thérapie dans les règles.
La patiente n'accepte pas ce point de vue et explique pourquoi à la psychologue.
La patiente ne se sent ni perdue, ni à bout de force, elle n'a pas peur. Elle sait le chemin parcouru, elle a travaillé, elle se sent plus capable , elle connaît ses ombres, elle sait ménager ses efforts, elle a identifié ses faiblesses mais aussi ses forces. Si elle demande un avis, c'est pour obtenir simplement des conseils et des informations sur sa position, que la psychologue l'aide à diriger sa lampe de poche, à valoriser l'acquis, à se projeter.
La patiente vit mal le refus parce que son passé mal digéré ressurgit
Par sa réaction face au refus, la patiente démontre qu'elle n'a pas dépassé ses traumas et blessures. La preuve en est la réaction de la patiente qui serait décalée et hors propos face à un refus.
La patiente n'accepte pas ce point de vue et explique pourquoi à la psychologue.
La patiente accepte le fait que ce refus pourrait effectivement faire écho à des émotions passées mais qu'elle ne sent plus dupe, ni fragilisée, ni anxieuse par rapport à ces dernières..
La psychologue ignore la fin de la phrase de la patiente et reprend ainsi la main sur le cours de la séance en lui demandant quelles sont ces émotions. La patiente se prête à l'exercice ci-dessous en espérant pouvoir démontrer à la psychologue qu'elle a conscience des émotions générées par son passé mais, qu'à ce stade de sa thérapie, elles appartiennent bien au passé, ne décrédibilisent pas sa demande, sa légitimité et ne démontrent en aucun cas que la patiente ne va pas bien.
Exercice :
La psychologue dit NON à la patiente qui, de par sa relation avec sa mère, se sent face à ce NON comme une enfant honteuse qui dépasse les bornes, une élève qui ne veut pas suivre le programme (tu poses une question pour ne pas te concentrer sur la leçon), qui se sent jugée (tu es fragile, tu as peur, tu n'es pas courageuse, tu fais de l'auto- sabotage), qui se sent frustrée (tu ne mérites pas que je te réponde, tu n'as pas autorité à espérer une réponse, retourne à ta place) et qui se sent incomprise (je n'écoute pas tes arguments qui ne m'intéressent pas et n'ont pas de sens). Et puis quand la maman se sent débordée, elle utilise la menace du père qui va très faire comprendre à la petite fille que sa mère a obligatoirement raison. Et puis, si l'enfant résiste, la maman l'envoie au coin (je ne t'autorise plus à me parler parce que tu es méchante, ce que je dirai à ton père).
La petite fille, aujourd'hui, ne pleure plus, ne souffre plus, n'a plus peur que sa maman ne l'aime plus, ne s'autopunit plus, ne cherche plus la perfection pour lui plaire. Elle a compris que son père ne la soutenait pas parce qu'elle était une vilaine ou qu'il ne l'aime pas mais parce qu'il ne voulait pas entrer en conflit avec sa femme. Elle a compris que ces besoins sont légitimes et méritent de l'attention.
Oui la psychologue replonge sa patiente dans ce schéma par son refus mais la patiente n'est plus enfermée et paralysée par ses angoisses et assez informée pour se rendre compte que c'est une forme d'abus d'autorité, de maltraitance consécutif au mal-être et souffrances propres à sa mère et non induit par sa fille..
La patiente a trouvé du sens à ce trauma insidieux à l'origine de différentes croyances dont elle parvient à se dédouaner et qu'elle détricote maille par maille.
la patiente travaille depuis sur l'estime de soi, le syndrome de l'imposteur, son sentiment d'insécurité et de solitude, elle sait que les conditionnements culturels sont puissants et qu'il y aura encore des jours où elle aura du mal avec son apparence et le temps qui passe, elle ne fuit plus pour éviter d'être abandonnée, elle ne s'autosabote plus en ne tolérant plus d'être rabaissée, elle sait qu'elle mérite d'être aimée.
La patiente a entamé le processus de résilience, ressent et apprend à ressentir différemment, est reconnaissante des connaissances acquises, vit plus en conscience et humblement sur le chemin de la guérison, perçoit à nouveau avec curiosité et intérêt les opportunités, apprend à se faire confiance, à écouter patiemment sa sagesse intérieure tout comme les parties d'elle impatientes, mesquines, dures et insécurisées, elle soigne ses hormones et son système nerveux, elle ose de plus en plus sortir de ses zones de confort en acceptant ses erreurs, Elle cherche à faire quelque chose de sa blessure, dans un devoir de mémoire mais en laissant tomber son complexe du sauveur. Elle écrit, elle crée, elle vit dans la joie de plus en plus souvent..
la patiente se sent seule alors qu'elle ne l'est pas
La patiente n'a pas la capacité de faire la différence entre ses ressentis (je suis seule) et la réalité (elle n'est pas seule car la psychologue est là)
La patiente n'accepte pas ce point de vue et explique pourquoi à la psychologue. La patiente sait maintenant faire la différence entre être seule et se sentir seule. Elle dit à la psychologue que face à ce refus, elle se sent seule et est seule. Celle-ci répond étrangement à sa patiente : "vous pensez que je ne serais pas satisfaite en fin de journée de vous avoir aidée". La patiente lui répond qu'elle pourrait bien se sentir satisfaite de penser de l'avoir aidée mais que ce serait subjectif car en refusant de faire un point situation, elle ne l'aide pas, la patiente est seule dans son ascension et ne peut pas compter sur elle ce qui ne va pas l'empêcher de dormir. La psychologue a mal pris cette remarque.
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