HUMEUR - Ma psychothérapie - 5 - Stop ou encore ?

Ma LEA_nxieuse,

Je voulais partager avec toi ce matin, la lettre que j'ai envoyé à ma psychothérapeute après les séances de ce début d'année. Elle vaut ce qu'elle vaut mais elle a le mérite d'être sincère. Attendons la réponse.

Bonjour Madame X,

A la suite de nos dernières séances qui m'ont plongée dans la perplexité, dans l'analyse de nos échanges, dans les émotions et incompréhensions dont je vous ai fait part, j'ai laissé passer quelques jours.

Comme convenu, je vous soumets une demande avec ses conditions pour poursuivre ma thérapie.

J'imagine que, de votre côté aussi, vous aurez pu faire un point sur le bien-fondé pour vous de continuer votre travail avec moi.     

• A ce stade de la thérapie, pensez-vous qu'il soit possible, régulièrement, de faire un point de situation sans que je sois suspectée de procrastiner pour ne pas sauter l'obstacle suivant ou de faire preuve d'insécurité par ma demande ? Cela nous permettrait de nous situer, de travailler sur des émotions récurrentes, d'éviter de nous disperser sur des chemins déjà explorés; de prendre la température ensemble pour réagir rapidement ou dissiper les inquiétudes;  de faire la balance entre les zones d'ombre et les succès à court, moyen et long terme; et encore de ne plus nous enfermer, moi dans des envolées répétitives et vous dans un silence sentencieux.
  

• Pour poursuivre le travail, j'ai besoin de votre confiance en ma capacité à dépasser mon vécu, même et surtout avec mes sensibilités, pour aller vers plus de sérénité et de joie. Ces derniers mois, j'ai pu identifier quelles sont les émotions d'aujourd'hui liées aux traumas du passé et aux croyances générées tout en faisant également le deuil de mon père. Je deviens de plus en plus capable de faire la part des choses dans mes ressentis, de dire légitimement "stop" ou "encore" et j'ai besoin alors d'être confortée et non déstabilisée sur cette légitimité. Si, à votre sens, cette dernière fait matière à discussion, alors discutons en concrètement, contextualisons nos propos pour qu'ils ne soient pas jugés trop excessifs surtout me concernant.
  

• Globalement, j'ai besoin que vous m'accompagniez avec plus de transparence ce qui signifie aussi que vous me témoigniez plus d'empathie. J'imagine bien que c'est votre rôle de "garder de la distance" et de "me faire garder de la distance". Néanmoins cela ne devrait pas vous empêcher de me faire part de votre expertise et de vos émotions si nécessaire. Peu importe quels sont mes ressentis sur la sympathie ou pas que vous auriez à mon égard, l'essentiel est que vos sentiments soient positifs et que vous soyez motivée à me suivre. Vous seule pouvez en être juge aujourd'hui. 

A moins d'être dans un profond déni, je ne pense pas aller mal malgré vos inquiétudes qui m'ont inquiétée.

J'ai traversé des moments où j'étais et me sentais mal, paralysée par mon anxiété et des troubles hormonaux (des troubles alimentaires dans le passé), je ne m'en suis jamais cachée alors pourquoi le ferais je.  Je prends aujourd'hui soin de ma santé physique (traitement hormonal), mentale et de mon système nerveux en particulier, par la respiration, la méditation et l'hypnose enseignée par ma médecin. Je vais aller voir le docteur Y pour faire le point et discuter sur les éventuels symptômes d'une dépression qui devraient m'alarmer aujourd'hui ainsi, si nous continuons la thérapie, nous aurons le même référentiel.   

Quand j'ai franchi la porte de votre bureau, il y a plus d'un an et demi, j'ai accepté les règles et parfois subi fortement leur rigidité et froideur au plus fort de mes angoisses. Je voulais leur donner du sens et sans doute en ont-elles eu. Aujourd'hui, dans ma perplexité, je vous ai fait part de mes besoins qui sortent peut-être trop du cadre, je compte désormais sur votre totale bonne foi dans votre décision de poursuivre ou pas.

Je vous remercie de m'avoir lue, de votre accompagnement et par avance de votre réponse.

J'ai bien noté le rendez-vous du.....

Portez vous bien, je suis triste que nous ne nous soyons pas comprises pour en arriver à ce mail.  

Bon début de semaine à vous.