HUMEUR - La décision de quitter mon poste
- elleadebeauxrestes
- 6 févr. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 août 2024
Ma LEA_pprentie,
Quand j'ai pris la décision de stopper mon parcours professionnel là où j'en étais, je sortais tant bien que mal du burnout. Je me sentais un peu déphasée, abasourdie, encore anxieuse mais aussi rassurée par un bilan de compétence aussi chronophage que flatteur et entourée par la confiance sans faille de mes proches.
Je tournais la page sans aucune émotion sur une fonction qui ne m'intéressait plus, ne m'offrait plus de perspectives et dont le cahier des charges s'était atrophié dans les changements d'organisation et de direction.
Je quittais une place à laquelle je ne m'identifiais plus et des collègues qui avaient tellement "tournés" qu'ils s'étaient envolés sans bruit de mon écosystème.
S'était posée la question primordiale des rentrées financières, d'une possibilité de retraite anticipée que je pourrais manquer ou encore d'une épargne peut-être dégradée pour mes vieux jours.
Nous avons refait nos budgets, plusieurs fois.
Nous avons entrepris des projections avec différents schémas, plusieurs fois.
Nous allons prochainement rencontrer des professionnels de la prévoyances pour assurer nos arrières.
Et, nous avons fait le constat que je travaillais en priorité pour remplir les caisses de l'Etat plutôt que mon frigo.
Cela demande une explication :
Il y a quelques années déjà, le fait de me marier, alors que mon salaire restait identique, a fait presque tripler ma part d'impôts. La raison principale était que mon mari, durant la même période, héritait de nouveaux revenus et d'un patrimoine immobilier. Un héritage anticipé qui aurait pu être une bonne nouvelle. Pourtant, notre rôle avait soigneusement été limité par les beaux parents comme celui de "passeurs de plat" à leurs petits enfants. Il était hors de question de vendre quoi que ce soit et que le moindre bien légué revienne à une pièce rapportée ou ses enfants, en occurrence, moi et mes enfants. Toujours est-il que nous n'avions plus les moyens de loger dans la maison dont nous héritions entre autres. Nous devions la louer pour en payer les frais, taxes et autres impôts. Pour la petite histoire, le jour de la signature des papiers de succession chez le notaire, ma belle-mère m'a dit : "à vous, la patate chaude ! " Elle était archi brûlante.
Heureusement, la chance nous a souri lorsque que nous recherchions un nouveau lieu d'habitation. Je ne souhaitais pas que mes enfants changent à nouveau d'école. Nous avons pu devenir propriétaire par les poils d'un petit appartement très fonctionnel et bien situé grâce à une collègue de travail patiente et arrangeante.
En même temps, je disais définitivement adieu à d'éventuelles aides ou bourses pour mes enfants. A mon budget s'est ajouté un demi loyer et différentes charges pour l'appartement, puis le paiement de primes d'assurance maladie adulte pour les enfants à chacun de leur 18 ans, puis la perte des déductions des charges enfants à leur fin d'étude ou départ de la maison sur ma déclaration.
Pour résumer, toutes ces dernières années, ma situation financière n'a fait que se dégrader, j'ai été taxé plein pot et je craignais même les heures supplémentaires qui chargeaient immanquablement la facture finale.
Au moment de la décision de quitter mon poste, une baisse de revenus ne me mettait donc pas dans une situation délicate, au contraire, elle devenait presque salutaire, ce qui m'a déchargé du petit reste de culpabilité que j'avais à l'idée de laisser une activité rémunérée.
J'ajouterais quelques considérations annexes qui ont conforté ma décision. Mes enfants devenant plus indépendants, je n'avais plus le sentiment de l'utilité de mon travail pour les soutenir ou leur offrir des extras. Pour les raisons évoquées plus hauts, j'avais oublié depuis quelques années déjà le plaisir de faire les boutiques, de nous payer un bon restaurant, une séance de cinéma ou encore moins des vacances. La covid m'avait appris de me passer de beaux ongles pailletés, de bleached, skinny ou fluffy brows ou de soins esthétiques divers.
La décision est depuis quelques mois, j'ai quitté mon poste récemment, une prime de départ me donne un peu de répit, l'avenir me dira si j'ai eu raison ou pas. J'ai des projets dont je te parlerai.
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